dimanche 26 mai 2013
Aller vivre ailleurs : la remise en question de valeurs profondes
Aller vivre à l'autre bout du pays requiert tout d'abord une remise en question de ses valeurs profondes, à savoir :
1- Relations sociales
Qu'est-ce que représente pour moi "être en relation" avec mes amis, ma famille? Est-ce que le fait d'être physiquement proche ou loin d'eux a une réelle importance pour moi? Est-ce possible de vivre mes relations autrement qu'en étant en présence physique de mes proches, et si oui, est-ce que ces moyens de vivre mes relations seront aussi satisfaisants qu'en étant en leur présence?
2- Environnement
Quelles sont les caractéristiques propres et uniques à mon environnement actuel, et quelle est leur importance pour moi? Pourrais-je m'en passer sans souffrir?
3- Activités
Quelles sont les activités qui m'apportent le plus de bonheur brut, et à quel point sont-elles accessibles dans mon environnement actuel? Est-ce qu'il y aurait un autre endroit dans le monde où je pourrais encore plus profiter de ces activités?
4- Risque vs statut quo
Est-ce que le risque d'être malheureux en allant vivre ailleurs est tellement élevé que je préfère être "juste bien" dans mon statut quo, quitte à vivre moins d'expériences nouvelles? Qu'est-ce que je risque, au fond?
Pour chaque question, voici quelques unes de mes réflexions...
1- Relations sociales
Beaucoup de gens ne s'imaginent pas vivre ailleurs car ils ne peuvent envisager être loin de leurs amis et de leur famille. Je croyais la même chose auparavant, et c'est une pensée légitime qui mérite réflexion avant de poser le geste de partir. Je pense personnellement qu'il y a des personnes pour qui ce sera plus facile que d'autres d'aller vivre ailleurs, tout dépendant de la personnalité de l'individu et de la fréquence d'exposition aux relations sociales qu'il était habitué de vivre dans son quotidien.
Pour ma part, je n'ai jamais été hyper à l'aise dans les contextes sociaux où il y a plus de 2-3 personnes (anxiété du tour de parole et de la pertinence du propos), préférant les contacts 1:1. En moyenne, je pourrais quantifier à "1 ou -" mon exposition hebdomadaire à des amis dans mes temps libres du temps où j'habitais au Québec. Ayant eu à quitter le nid familial à 16 ans pour aller étudier au CÉGEP, j'étais déjà habituée à un contact limité avec ma famille, qui se résumait environ à 1x aux 3 mois dans les dernières années.
Pour les gens qui ont des soupers d'amis à toutes les fins de semaine et qui ne peuvent passer une soirée sans être occupé à aller prendre une bière avec un tel ou un café avec tel autre, faire des sports d'équipe ou être dans des clubs de ci ou de ça, j'avoue que l'adaptation doit être plus difficile, donc un plus grand défi pour ces personnes d'aller vivre ailleurs. En résumé, aller vivre à Whitehorse n'était pas pour moi un grand changement de routine au niveau social dans mes temps libres.
Biensûr, Skype peut pallier au manque de proximité d'une certaine façon. Je peux couper mes légumes pour le souper en parlant à mes parents, avoir une conversation avec une amie en prenant une bière chacune sur notre patio, etc. Skype permet à 2 ou plusieurs personnes de se rencontrer à partir de 2 espaces physiques différent qui se combinent en un espace virtuel commun, et honnêtement je ne pense pas que mon cerveau fasse la différence avec cette situation et celle où je suis en réelle présence des individus en question.
Les limites de Skype se font sentir au niveau des activités partagées, car je ne peux pas aller en randonnée avec mes amies de physio sur Skype. Je ne peux pas prendre un spa avec mes parents sur Skype, ni regarder le coucher de soleil au chalet sur Skype. Biensûr qu'il y a des moments où ces activités me manquent, et je serais bien menteuse d'en affirmer le contraire. Mais en même temps, cela fait partie de la "game", et c'est en quelque sorte le prix à payer pour pouvoir être ici et faire du vélo sur des routes entourées de montagnes, voir des rivières bleues turquoises au quotidien, pouvoir camper n'importe où gratuitement avec des paysages de fous autour de nous, voir des aigles de mon balcon.
Il y a les relations sociales au travail qui représentaient une bonne importance pour moi, et le fait d'être maintenant dans un milieu anglophone - même si je me débrouille pas si mal - représente quand même une limite à mon épanouissement complet à ce niveau. Il y a une marge entre "se débrouiller et se faire comprendre", et pouvoir participer quand les gens font de l'humour abstrait sur l'heure du midi. Il y a donc clairement une barrière linguistique qui bloque partiellement mes relations sociales au travail depuis que je suis à Whitehorse, malgré que mes collègues de travail soient hyper sympathiques et supportants et qu'ils fassent leur gros possible pour m'intégrer. À la fin d'une journée bien remplie, la fatigue du cerveau a juste le goût de dire "fuck l'anglais" et rentrer chez eux sans parler à personne. Cet obstacle était prévisible, je ne m'attendais pas à ce que ce soit parfait dès le début. Toutefois, je peux dire que l'énergie que ça me demande à parler anglais est de moins en moins importante avec les semaines, donc dans quelques mois j'imagine que je ne verrai plus la différence.
Donc pour faire un résumé de mon idée (car je sens que ces derniers paragraphes n'avaient pas vraiment de fil conducteur et était davantage un ramassis d'idées...)si on veut aller s'installer à l'autre bout du pays sans trop souffrir du manque de proximité de ses proches, il faut:
1- envisager d'autres façons de vivre nos relations (dans mon cas, par skype, par courriel, via ce blog) et apprivoiser l'idée qu'il y aura des moments où ces façons ne pourront correspondre complètement à ce que nous vivions avant, mais que cela est le prix à payer pour vivre des expériences nouvelles.
2- comprendre que tout dépendant notre personnalité et notre exposition antérieure aux relations sociales, le défi à relever sera plus ou moins grand.
2- Environnement
Posez-vous la question: qu'est-ce qu'il y a dans ma ville actuelle que je ne pourrai pas retrouver ailleurs (on ne parle pas de "personnes" mais bien d'environnement physique) et qui est tellement important pour moi que je ne pourrais pas m'en passer?
Dans mon cas, je n'ai pas su trouver; sorry for you Québec. Il faut dire que je n'ai jamais profité des attraits de la ville autant que d'autres puissent le faire. Les restos, le cinéma et les activités culturelles n'ont jamais fait vraiment partie de mon quotidien. Il y a les bières sur les terrasses de micro-brasserie qui, j'avoue, me manquent ici, mais c'est pas mal la seule chose qu'on retrouve à Québec et à Montréal que je ne retrouve pas à Whitehorse, et entre vous et moi, une bière sur le balcon en regardant les montagnes, ça peut bien faire la job aussi.
Encore une fois, c'est une question d'exposition. Si vous étiez le genre de personnes à se retrouver souvent dans les musées et courir les expositions, aller voir des shows de musique de bands connus régulièrement, aller au cinéma et dans les bars, aller magasiner souvent, heh bien oui, vous allez peut-être la trouver plus difficile de déménager dans une petite ville comme Whitehorse, bien qu'au niveau culturel ce soit assez développé.
C'est certain que le Québec éveillera toujours mon système limbique (je vous laisse aller chercher... petit défi tiens!) d'une façon particulière, car c'est là d'où je viens, et ça occupe une place spéciale dans mon coeur. Toutefois je ne peux pas dire que le Québec soit le seul endroit au monde où je puisse vivre ma vie dans le bonheur le plus complet, et là est la nuance.
3- Activités
Les activités qui me rendent le plus heureuse, ce n'est pas compliqué: être au sommet d'une montagne, être dans les sentiers de ski de fond ou de raquette, regarder le comportement des animaux sauvages. Il est possible de pratiquer ces activités au Québec, mais les paysages sont beaucoup moins spectaculaires (sans vouloir rien enlever aux montagnes de Charlevoix ou de l'Estrie). Aussi, l'accès à ces endroits au Québec requièrent toujours quelque heures de route (à moins d'y vivre évidemment), alors qu'ici on peut avoir accès à des paysages sensationnels à quelques kilomètres seulement, et parfois même à quelques minutes à pied. Sur l'heure du midi au travail, tu peux prendre ton vélo et te rendre à un point de vue sur les montagnes afin de décompresser, ce qui en soit augmente considérablement ma qualité de vie je dois l'avouer. Ce n'est pas que le plein air n'était pas possible au Québec, bien au contraire. C'est simplement qu'il était moins accessible comparativement à une ville comme Whitehorse.
4- Risque vs statut quo
Et au fond, que risque-t-on vraiment à partir? Peut-être serez-vous plus malheureux, mais alors vous pourriez revenir après quelques mois si c'était le cas, alors où est le problème? Peut-être devrez-vous sacrifier votre poste permanent et tous vos avantages sociaux, mais quel est le poids de cet argument contre tout ce que vous pourriez gagner à vivre de nouvelles expériences? Peut-être avez-vous des enfants, et le fait de les sortir de leur environnement connu vous fait craindre qu'ils ne tolèreraient pas le changement. Pourquoi ne pas essayer avant de supposer une telle chose? Je connais des gens qui ont quitté le Québec avec leurs enfants, et encore cela dépend-il de leur personnalité, mais la plupart se sont super bien adaptés à leur nouveau milieu. Peut-être vous dites-vous "toutes les démarches que ça implique - voir ma capsule sur la bureaucratie - ça me demanderait beaucoup d'énergie pour quelque chose qui finalement ne marcherait peut-être pas". Alors si je comprend bien, il serait préférable d'avoir des regrets plus tard que de prendre la chance de mettre son énergie sur ces procédures, c'est bien ça?
Je ne veux pas tenter de faire la morale, et je suis bien consciente que changer de vie n'est pas une décision facile et que je dois paraître bien condescendante du haut de mes 27 ans, sans enfant, sans maison ou condo, sans poste permanent au Québec, de vous dire que cela est accessible à tout le monde de partir si on le veut bien. Je veux juste vous faire réaliser que les barrières qui nous empêchent de réaliser nos rêves sont souvent une pure invention de notre esprit, et que si on décide de faire tomber ces barrières, une tonne de possibilités s'ouvrent devant nous. Il est facile de se donner des raisons de ne pas vivre nos rêves, de se laisser écraser par nos obligations, mais si on prend notre perspective et qu'on lui fait faire un tour de 180°, on peut être surpris des options qui s'offrent à nous.
Il faut juste être prêt à tenter quelque chose de différent, à peut-être travailler dans un domaine qu'on n'aurait jamais imaginé avant, et qu'on se sent pas tant compétent au début, mais qu'avec le temps on apprend à maîtriser. À parler une langue différente au quotidien. À peut-être vendre notre maison de banlieue pour temporairement habiter dans un 4 1/2. À vendre son ensemble de meubles de chambre en pin qui avait coûté si cher mais qui finalement nous apporte pas autant de bonheur qu'on aurait pensé. À penser que pour un certain temps on sera peut-être pas autant épanoui qu'avant au niveau social, mais que si on se force un peu à connaître les gens autour de nous, on va découvrir du monde qui nous ressemble et qui peuvent nous apporter peut-être un peu plus que nos amis du secondaire avec qui on se raconte toujours les mêmes histoires. À ne plus aller prendre le repas du dimanche soir chez nos parents mais plutôt entretenir des courriels hebdomadaires où les échanges sont tellement plus riches que lors des repas du dimanche soir, ce qui finit par nous rapprocher.
Ah pis je sais bien que finalement je suis moralisatrice. Désolée. Je n'en peux plus de me faire dire "t'es tellement chanceuse" ou "j'aurais tellement aimé faire ça". Si vous aviez vu toutes les démarches que j'ai faites pour pouvoir être ici, vous ne diriez pas que je suis "chanceuse". J'ai travaillé fort pour réaliser ce rêve, on ne peut pas dire que c'est de la chance. J'avais seulement un rêve et j'ai décidé que je faisais les efforts pour qu'il se réalise, c'est tout.
Je fais la morale oui, et ce n'est pas que je trouve ça incorrect d'avoir un poste permanent et une maison de banlieue, car c'est vrai qu'il y en a qui sont heureux dans cette situation et c'est bien correct comme ça, car au fond c'est tout ce qui importe, être heureux. Je m'adresse plutôt à ceux qui ont un poste permanent et qui ont une maison de banlieue (ou non), mais qui ne sont pas heureux, et qui se disent "j'aurais aimé ça moi aussi". Par cette chronique, j'aimerais épargner les regrets à ces quelques-uns, ces quelques-uns qui chérissent l'idée de s'évader un jour et repartir à zéro, mais qui se sentent écrasés par des barrières invisibles, des barrières qu'ils ont le pouvoir de faire tomber.
J'aimerais que ces quelques-uns se disent "oui, c'est peut-être possible finalement", et que dans quelques mois je reçoive un message privé de leur part pour me dire: Merci.
S.
mardi 14 mai 2013
Petite capsule sur la ruée vers l'or
C'est bien beau les photos et les montages vidéo, mais je dois aussi veiller à votre culture générale à propos du Yukon.
Parlons de la ruée vers l'or ou "gold rush" qui s'est déroulée au Yukon entre les années 1896 et 1899. C'est le 16 août 1896 plus précisément que Georges Carmack et al. découvrirent de l'or dans le fleuve Klondike. Le temps que la nouvelle se rende à San Francisco, une année passa, et c'est en juillet 1897 que le "rush" commença avec des milliers de prospecteurs qui prirent le bateau en direction du Yukon dans l'espoir d'y trouver de l'or. Bon c'est fini les dates là, promis (moi aussi ça m'énerve quand ya trop de dates).
Pis de l'or, fallait en vouloir, parce que si vous voyiez le chemin qu'il y avait à faire pour se rendre jusqu'à Dawson - l'ultime destination finale- il fallait:
1) être en forme (et si j'avais à en choisir une, je dirais carrée)
2) avoir beaucoup de volonté et une confiance aveugle en ses capacités
3) avoir une bonne tolérance à la souffrance (tsé comme ces patients qui nous disent "ah moi j'suis dur à mon corps en temps normal")
4) vivre avec l'idée que tu parcours peut-être tout ce chemin pour rien, et qu'en plus tu auras à le refaire en sens inverse les mains vides le cas échéant
En gros, toi t'es un prospecteur (je vous interpelle directement pour plus de dynamisme...), tu veux de l'or, tu prends le bateau de San Francisco, et t'as grosso modo deux choix de débarcadère, tous deux situés en Alaska:
1- Dyea - menant à la piste Chilkoot (à gauche sur l'image)
2- Skagway - menant à la piste White Pass (à droite sur l'image)
Mais laquelle vais-je choisir? te demandes-tu avec raison.
Je te dirais: ça dépend (aidant, n'est-ce pas).
Si ça te dérange pas de passer à travers les montagnes et marcher à des endroits où la largeur du sentier n'a d'égal que celle de ta taille (et donc prévois que ton cheval qui transporte ton stock va peut-être tomber dans le ravin à ce moment), t'es peut-être bon pour passer par la White Pass. Sinon, tu pourrais prendre la Chilkoot, mais attend toi à grimper un col de montagne assez raide merci vers la fin, tout ça avec ton stock sur le dos et avec les aller-retours inclus (parce que le 48 km de marche, tu dois te le taper environ 30 fois histoire de tout transporter ton baratin en petits paquets de 30 kg; à moins que tu sois un géant mixé avec un ogre et que tu puisses tout transporter d'un coup). Aussi, mets tout de suite dans ta tête que le Gore-Tex dans le temps ça existait pas, ni les bottes de randonnée high tech ou le body glide pour éviter les ampoules. As-tu encore le goût d'y aller?
Col de la Chilkoot
Ah pis j'ai oublié! Un coup la p'tite marche terminée, t'es loin d'être rendu! Bon là tu vas être rendu au Lac Bennett et le but c'est de prendre ton bateau - que tu as toi-même construit - et faire 800 km sur la rivière Yukon jusqu'à Dawson, en passant par les rapides dans le coin de Whitehorse, et si t'es encore vivant après tu pourras te rendre jusqu'à Dawson. Mais avant de faire ça, tu devras attendre que ça dégèle, parce que le temps de faire la p'tite marche dans les montagnes, faut attendre l'été mon ami pour pagayer. Alors monte ta tente et j'espère que t'as un bon sleeping bag parce que tu vas passer l'hiver à camper au Lac Bennett à -40.
Camp au Lac Bennett
T'es tu encore certain que tu veux aller shaker du sable dans le fond d'une rivière à Dawson avec un p'tit tamis dans l'espoir de peut-être devenir riche?
Voilà pour la petite capsule historique, qui peut-être sera complétée plus tard - ou non (j'me mets pas de pression) - au fur et à mesure que j'en apprendrai à ce sujet.
Parlant du Lac Bennett, on est allés en fin de semaine à Carcross (le village situé sur le bord du lac):
Pas mal non?
S.
Parlons de la ruée vers l'or ou "gold rush" qui s'est déroulée au Yukon entre les années 1896 et 1899. C'est le 16 août 1896 plus précisément que Georges Carmack et al. découvrirent de l'or dans le fleuve Klondike. Le temps que la nouvelle se rende à San Francisco, une année passa, et c'est en juillet 1897 que le "rush" commença avec des milliers de prospecteurs qui prirent le bateau en direction du Yukon dans l'espoir d'y trouver de l'or. Bon c'est fini les dates là, promis (moi aussi ça m'énerve quand ya trop de dates).
Pis de l'or, fallait en vouloir, parce que si vous voyiez le chemin qu'il y avait à faire pour se rendre jusqu'à Dawson - l'ultime destination finale- il fallait:
1) être en forme (et si j'avais à en choisir une, je dirais carrée)
2) avoir beaucoup de volonté et une confiance aveugle en ses capacités
3) avoir une bonne tolérance à la souffrance (tsé comme ces patients qui nous disent "ah moi j'suis dur à mon corps en temps normal")
4) vivre avec l'idée que tu parcours peut-être tout ce chemin pour rien, et qu'en plus tu auras à le refaire en sens inverse les mains vides le cas échéant
En gros, toi t'es un prospecteur (je vous interpelle directement pour plus de dynamisme...), tu veux de l'or, tu prends le bateau de San Francisco, et t'as grosso modo deux choix de débarcadère, tous deux situés en Alaska:
1- Dyea - menant à la piste Chilkoot (à gauche sur l'image)
2- Skagway - menant à la piste White Pass (à droite sur l'image)
Mais laquelle vais-je choisir? te demandes-tu avec raison.
Je te dirais: ça dépend (aidant, n'est-ce pas).
Si ça te dérange pas de passer à travers les montagnes et marcher à des endroits où la largeur du sentier n'a d'égal que celle de ta taille (et donc prévois que ton cheval qui transporte ton stock va peut-être tomber dans le ravin à ce moment), t'es peut-être bon pour passer par la White Pass. Sinon, tu pourrais prendre la Chilkoot, mais attend toi à grimper un col de montagne assez raide merci vers la fin, tout ça avec ton stock sur le dos et avec les aller-retours inclus (parce que le 48 km de marche, tu dois te le taper environ 30 fois histoire de tout transporter ton baratin en petits paquets de 30 kg; à moins que tu sois un géant mixé avec un ogre et que tu puisses tout transporter d'un coup). Aussi, mets tout de suite dans ta tête que le Gore-Tex dans le temps ça existait pas, ni les bottes de randonnée high tech ou le body glide pour éviter les ampoules. As-tu encore le goût d'y aller?
Col de la Chilkoot
Ah pis j'ai oublié! Un coup la p'tite marche terminée, t'es loin d'être rendu! Bon là tu vas être rendu au Lac Bennett et le but c'est de prendre ton bateau - que tu as toi-même construit - et faire 800 km sur la rivière Yukon jusqu'à Dawson, en passant par les rapides dans le coin de Whitehorse, et si t'es encore vivant après tu pourras te rendre jusqu'à Dawson. Mais avant de faire ça, tu devras attendre que ça dégèle, parce que le temps de faire la p'tite marche dans les montagnes, faut attendre l'été mon ami pour pagayer. Alors monte ta tente et j'espère que t'as un bon sleeping bag parce que tu vas passer l'hiver à camper au Lac Bennett à -40.
Camp au Lac Bennett
T'es tu encore certain que tu veux aller shaker du sable dans le fond d'une rivière à Dawson avec un p'tit tamis dans l'espoir de peut-être devenir riche?
Voilà pour la petite capsule historique, qui peut-être sera complétée plus tard - ou non (j'me mets pas de pression) - au fur et à mesure que j'en apprendrai à ce sujet.
Parlant du Lac Bennett, on est allés en fin de semaine à Carcross (le village situé sur le bord du lac):
Pas mal non?
S.
dimanche 5 mai 2013
Parc National Kluane
NOTE
Je vous avise en partant que cette chronique sera beaucoup moins narrative que les autres et beaucoup plus visuelle, c'est-à-dire de type "voir photos ci-bas et constate par toi-même c'que tu manques". Hahaha c'est un peu chien je l'avoue!
Le parc national Kluane s'étend sur une superficie de 21 980 kilomètres carrés et abrite le mont Logan (5 959 m), le pic le plus élevé au Canada. À partir de Whitehorse, il suffit de prendre la Alaska Highway vers Haines Junction et parcourir entre 160 et 200 km (dépendant du secteur que vous visez) pour accéder aux nombreux sentiers pédestres qui offrent des vues extraordinaires sur les montagnes.
Aller au parc Kluane est donc facilement envisageable pour un aller-retour d'une journée. C'est comme aller à Tremblant à partir de Montréal ou dans Charlevoix à partir de Québec (voyez comme je vulgarise bien l'information en vous donnant des repères que vous connaissez!! Tellement attentionnée je suis...)
Également, le nombre d'heures d'ensoleillement au Yukon lors des saisons printemps-été présente entre autres l'avantage de pouvoir pratiquer des activités de plein air jusqu'à très tard le soir sans avoir à se soucier de revenir à la noirceur, ce qui donne une bonne latitude au niveau du choix de randonnée (courte vs longue) ainsi que de l'heure de départ et de retour (possible de partir tard et revenir tard; pour ceux qui aiment prendre leur café assis tranquille le matin et non debout dans la cuisine en train de faire le lunch...). Par exemple, hier il aurait été possible de marcher jusqu'à 22h15 sans lampe frontale!
Voici une carte du parc pour vous donner un aperçu des sentiers. Beaucoup d'entre eux doivent être effectués sur plusieurs jours (lire: transporter quelques kilos sur ton dos pour qq jours! sous-titre: commence don à t'entraîner tout de suite...) car ils sont trop longs pour être faits en une seule journée. Par contre, rien n'empêche de faire seulement un bout du sentier et revenir sur ses pas après quelques kilomètres.
Ici vous trouverez la description des sentiers (au cas où vous seriez vraiment motivés!):
http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/yt/kluane/activ/activ1/a.aspx
Le parc était encore fermé lorsqu'on est allés hier. Il ouvrira seulement le 15 mai, donc il fallait savoir avant de partir quelle randonnée on voulait faire et comment y accéder. Pour ceux qui n'ont pas d'imprimante ou ceux qui en ont une mais que ça leur tente pas d'imprimer une carte, un bon truc (donné par mon amie Viky qui est une mordue de plein air!!) est de photographier avant de partir la carte des sentiers sur votre ordinateur, ainsi que la description de chacun d'eux. Comme ça, rendu sur place, vous pourrez toujours consulter la carte en revenant sur la photo et en zoomant au besoin. Je vous conseillerais par contre avec cette méthode de vous assurer que votre batterie de caméra est chargée à bloc et que vous avez une batterie de rechange...!
Juste la route sur la Alaska Highway est déjà époustouflante:
Nous avons décidé d'aller faire la Sheep Creek Trail qui est environ à 30 km de Haines Junction. Avant d'arriver au départ des sentiers, on passe par le Lac Kluane qui est vraiment magnifique (je n'ose pas imaginer lorsqu'il est dégelé et bleu turquoise...!)
Lac Kluane
Puisque le parc était fermé, nous avons dû marcher 2.6 km sur un sentier large (voir la première photo ci-bas) qui est normalement accessible en voiture pour se rendre au début de la Sheep Creek trail. Vu cet extra 5 km dans nos pattes, on n'a malheureusement pas tout fait le sentier (qui habituellement est 10 km aller-retour) et on s'est arrêtés au premier point de vue (sensationnel!! voir dernière photo) qui est situé environ à 2.5 km du début du sentier. Le sentier est qualifié de "modéré" mais je pense que la SEPAQ au Québec l'aurait mis difficile car il y a une bonne montée, mais c'est tout de même très faisable et pas du tout technique.
On ne voit pas très bien sur la photo mais je porte mon bear spray à ma ceinture avec fierté!! On ne savait pas si les ours étaient déjà sortis, mais ça me tentait pas de prendre la chance tsé...
Point de vue après 2.5km sur la Sheep Creek Trail
Voilà pour le Parc National Kluane où on risque d'être des visiteurs réguliers cet été, autant pour la randonnée que pour le camping! J'aurais bien aimé apercevoir des mouflons (genre de chèvres de montagnes) car il paraît qu'au printemps on peut en rencontrer sur ce sentier; mais malheureusement ce sera pour une autre fois! On n'a même pas croisés d'autres randonneurs; donc toute cette beauté à nous seuls, c'est presque injuste pour les autres non...?!
Ah oui quand je parlais de mon projet de venir vivre au Yukon, certaines personnes m'ont demandé "mais kossé que tu vas aller faire là au Yukon???" J'espère que cette chronique répond bien à votre question....?
S.
Je vous avise en partant que cette chronique sera beaucoup moins narrative que les autres et beaucoup plus visuelle, c'est-à-dire de type "voir photos ci-bas et constate par toi-même c'que tu manques". Hahaha c'est un peu chien je l'avoue!
Le parc national Kluane s'étend sur une superficie de 21 980 kilomètres carrés et abrite le mont Logan (5 959 m), le pic le plus élevé au Canada. À partir de Whitehorse, il suffit de prendre la Alaska Highway vers Haines Junction et parcourir entre 160 et 200 km (dépendant du secteur que vous visez) pour accéder aux nombreux sentiers pédestres qui offrent des vues extraordinaires sur les montagnes.
Aller au parc Kluane est donc facilement envisageable pour un aller-retour d'une journée. C'est comme aller à Tremblant à partir de Montréal ou dans Charlevoix à partir de Québec (voyez comme je vulgarise bien l'information en vous donnant des repères que vous connaissez!! Tellement attentionnée je suis...)
Également, le nombre d'heures d'ensoleillement au Yukon lors des saisons printemps-été présente entre autres l'avantage de pouvoir pratiquer des activités de plein air jusqu'à très tard le soir sans avoir à se soucier de revenir à la noirceur, ce qui donne une bonne latitude au niveau du choix de randonnée (courte vs longue) ainsi que de l'heure de départ et de retour (possible de partir tard et revenir tard; pour ceux qui aiment prendre leur café assis tranquille le matin et non debout dans la cuisine en train de faire le lunch...). Par exemple, hier il aurait été possible de marcher jusqu'à 22h15 sans lampe frontale!
Voici une carte du parc pour vous donner un aperçu des sentiers. Beaucoup d'entre eux doivent être effectués sur plusieurs jours (lire: transporter quelques kilos sur ton dos pour qq jours! sous-titre: commence don à t'entraîner tout de suite...) car ils sont trop longs pour être faits en une seule journée. Par contre, rien n'empêche de faire seulement un bout du sentier et revenir sur ses pas après quelques kilomètres.
Ici vous trouverez la description des sentiers (au cas où vous seriez vraiment motivés!):
http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/yt/kluane/activ/activ1/a.aspx
Le parc était encore fermé lorsqu'on est allés hier. Il ouvrira seulement le 15 mai, donc il fallait savoir avant de partir quelle randonnée on voulait faire et comment y accéder. Pour ceux qui n'ont pas d'imprimante ou ceux qui en ont une mais que ça leur tente pas d'imprimer une carte, un bon truc (donné par mon amie Viky qui est une mordue de plein air!!) est de photographier avant de partir la carte des sentiers sur votre ordinateur, ainsi que la description de chacun d'eux. Comme ça, rendu sur place, vous pourrez toujours consulter la carte en revenant sur la photo et en zoomant au besoin. Je vous conseillerais par contre avec cette méthode de vous assurer que votre batterie de caméra est chargée à bloc et que vous avez une batterie de rechange...!
Juste la route sur la Alaska Highway est déjà époustouflante:
Nous avons décidé d'aller faire la Sheep Creek Trail qui est environ à 30 km de Haines Junction. Avant d'arriver au départ des sentiers, on passe par le Lac Kluane qui est vraiment magnifique (je n'ose pas imaginer lorsqu'il est dégelé et bleu turquoise...!)
Lac Kluane
Puisque le parc était fermé, nous avons dû marcher 2.6 km sur un sentier large (voir la première photo ci-bas) qui est normalement accessible en voiture pour se rendre au début de la Sheep Creek trail. Vu cet extra 5 km dans nos pattes, on n'a malheureusement pas tout fait le sentier (qui habituellement est 10 km aller-retour) et on s'est arrêtés au premier point de vue (sensationnel!! voir dernière photo) qui est situé environ à 2.5 km du début du sentier. Le sentier est qualifié de "modéré" mais je pense que la SEPAQ au Québec l'aurait mis difficile car il y a une bonne montée, mais c'est tout de même très faisable et pas du tout technique.
On ne voit pas très bien sur la photo mais je porte mon bear spray à ma ceinture avec fierté!! On ne savait pas si les ours étaient déjà sortis, mais ça me tentait pas de prendre la chance tsé...
Point de vue après 2.5km sur la Sheep Creek Trail
Voilà pour le Parc National Kluane où on risque d'être des visiteurs réguliers cet été, autant pour la randonnée que pour le camping! J'aurais bien aimé apercevoir des mouflons (genre de chèvres de montagnes) car il paraît qu'au printemps on peut en rencontrer sur ce sentier; mais malheureusement ce sera pour une autre fois! On n'a même pas croisés d'autres randonneurs; donc toute cette beauté à nous seuls, c'est presque injuste pour les autres non...?!
Ah oui quand je parlais de mon projet de venir vivre au Yukon, certaines personnes m'ont demandé "mais kossé que tu vas aller faire là au Yukon???" J'espère que cette chronique répond bien à votre question....?
S.
mercredi 1 mai 2013
Petit cours 101 de changement de province OU comment se préparer à la bureau-crasse-ie
Pour ceux et celles qui prévoient éventuellement changer de pays ou de province pour plus de quelques mois, il vous faudra être solidement armé pour faire face aux différentes procédures bureaucratiques et administratives qui vous attendent. Bien que toutes ces démarches en vaillent franchement la peine - car au final vous vivrez une super expérience et vous serez super contents d'avoir fait le saut- il ne faut pas se cacher que celles-ci vous demanderont un certain niveau de patience, de bonne volonté, de débrouillardise et, le dernier mais non le moindre, d'énergie.
Voici donc une liste non exhaustive des procédures administratives à ne pas oublier lorsqu'on désire s'exiler ailleurs:
RAMQ
La RAMQ vous offre un 3 mois de lousse, à partir du moment où vous déménagez, pour s'inscrire au régime d'assurance santé du gouvernement d'accueil, dans mon cas le Yukon. Donc, ça veut dire que si tu déménages le 1er juillet, tu as jusqu'au 1er octobre pour t'inscrire à l'autre régime, et durant ce 3 mois la RAMQ continue à t'assurer. DONC si tu vas chez le docteur dans ta nouvelle province, tu dois premièrement payer le docteur (ouch!), garder ton reçu et le renvoyer à la RAMQ en remplissant un formulaire X pour que la RAMQ te rembourse (j'imagine qu'ils t'envoient un chèque par la poste). En gros, si tu veux éviter ce bordel de payage/envoyage de formulaire/remboursage, arrange-toi pour pas être malade durant ce 3 mois là.
Aussi, bien important d'aviser la RAMQ avant de partir de votre nouvelle adresse et à partir de quel moment vous serez à l'extérieur du Québec.
SAAQ
Même chose que pour la RAMQ, vous avez 3 mois pour faire faire votre permis de conduire dans votre nouvelle province/pays. Ensuite, lorsque c'est fait, il faut envoyer une copie (impression) de votre nouveau permis de conduire à la SAAQ ainsi que celle de votre ancien permis du Québec avec une lettre qui dit que vous habitez dans une autre province et spécifier votre nouvelle adresse, et vous faxez ça au service aux particuliers de la SAAQ et ils sont supposés vous rembourser vos frais de permis au pro rata du nombre de mois qu'il vous restait dans l'année avant d'avoir à repayer votre permis (je sais que cette phrase est trop longue... vous avez sûrement compris que j'utilise un procédé littéraire de phrase trop longue pour que votre cerveau sente bien la lourdeur de cette bureau-crasse-ie).
ATTENTION, vous aurez beau fouiller sur le site de la SAAQ, ces procédures ne sont pas indiquées nulle part donc veuillez prévoir un bonne demie-heure pour appeler à la SAAQ et passer à travers le menu vocal d'options, finir par parler à un préposé, lui expliquer la situation, et prendre toutes ces infos en note....
Vous pouvez au passage - si vous êtes un citoyen avisé et actif dans la quête d'amélioration de la société - dire au préposé que ces démarches pourraient être beaucoup plus simples à faire si la SAAQ créait un formulaire automatisé en ligne, MAIS CELA NE DONNERA RIEN car ce préposé est un numéro au sein de la SAAQ et il n'a aucun impact sur la façon dont les procédures sont construites, alors prenez votre mal en patience et ne perdez pas votre énergie, inscrivez gentiment le numéro de fax sur un bout de papier, et faites ce qu'il vous dit de faire. Si votre citoyen actif et avisé a encore de l'énergie suite à cet entretien téléphonique, il pourra toujours s'adresser à un pallier supérieur de la SAAQ afin de bien investir son argumentation afin que ça aille le maximum d'impact possible, mais je ne me suis pas rendue là dans mon cheminement d'action.
Immatriculation
Il y a encore le délai de 3 mois de lousse offert gentiment par la SAAQ suite à votre arrivée pour vous donner le temps de changer de plaque. Étant donné qu'au Yukon, les immatriculations coûtent moins cher, vous avez quand même avantage à le faire le plus rapidement possible car la SAAQ vous rembourse la balance de l'année dès que vous fournissez une preuve que vous êtes immatriculé ailleurs.
Petite note pour s'immatriculer au Yukon (et là suivez-moi bien; si vous n'avez pas ingéré de glucides dans les 3 dernières heures, je vous suggère de le faire maintenant si vous voulez que votre cerveau intègre ce qui suit....):
- Pour s'immatriculer au Yukon, ça prend des assurances du Yukon
- Pour avoir des assurances au Yukon, il faut fournir votre dossier de conduite de la SAAQ (driver's abstract en anglais) et une lettre spécifiant l'historique des réclamations faites avec votre compagnie d'assurance au Québec
- Pour obtenir le dossier de conduite de la SAAQ: effectivement, en ligne, vous pouvez en faire la demande, mais ils vont vous le poster à votre adresse au QUÉBEC, car pour avoir un permis de conduire au Québec, ça prend une adresse valide au QUÉBEC et non ailleurs au pays. Donc à moins d'avoir changé votre adresse de votre permis pour celle de vos parents, vous ne pourrez pas faire cette demande en ligne car ils vont vous poster ça à votre ancien appartement, donc vous ne serez pas plus avancé. DONC, il faudra FAXER un document pour faire la demande à la SAAQ, signé, daté, avec l'adresse à laquelle poster ces documents, et mentionner que vous autorisez la SAAQ à vous envoyer votre dossier de conduite.
Mais voyons Sophie, pourquoi n'as-tu pas simplement appelé la SAAQ pour qu'ils t'envoient le dit document???? Je l'ai fait, répond Sophie, je l'ai même fait par 3 fois car mon skype a coupé 2 fois de façon impromptue quand j'avais réussi à avoir la fucking ligne avec un préposé (c'est-à-dire compter 10 minutes d'attente chaque fois), mais le préposé m'a dit qu'il fallait VRAIMENT que je faxe une lettre comme quoi J'AUTORISE LA SAAQ à m'envoyer ces infos confidentielles que contient mon dossier de conduite. C'est l'aspect CONFIDENTIEL qui amène tout ce bordel, donc NON, pas de requête par téléphone possible, OUI, démerde-toi et trouve-toi un fax.
- Bon maintenant que tu as ton dossier de conduite et ton historique de réclamations, tu peux appliquer pour une compagnie d'assurance ici et ils vont pouvoir te dire combien ça te coûte. Tu vas pouvoir leur dire "OK, même si ça me coûte ça, je vais faire affaire avec toi parce que je suis comme écoeurée de toutes ces démarches". Ils vont t'ouvrir un dossier et te faire imprimer un beau papier avec ton numéro de police.
Tu vas donc pouvoir retourner au bureau de l'immatriculation et leur présenter ce papier, te faire immatriculer, et encore faxer à la SAAQ ces papiers de confirmation que tu es bien immatriculé ailleurs, afin qu'eux te renvoient la balance d'argent qu'ils te doivent pour le reste de l'année.
Êtes-vous toujours là????? Est-ce qu'il faut que je compte une joke de : une 1ere personne qui arrive en quelque part et qui dit quelque chose, une 2e personne qui arrive à ce même quelque part et qui dit la même chose que la 1ere personne, et finalement une 3e personne (qu'on qualifie de "newfie") qui arrive à ce même endroit et qui ne dit pas ça mais qui dit autre chose qui fait que c'est drôle??? (droits d'auteur: Jean-Thomas Jobin)
J'ai pensé qu'en le mettant en gras et en couleur ça stimulerait votre attention; vieille technique de pédagogie...
Vous êtes prêts? Reposés? OK ça continue.
Autres
Dans mon cas, puisque j'avais eu une offre d'emploi au gouvernement du Yukon (ce qui est génial, j'en conscens), il a fallu:
- remplir une dizaine de documents divers (consentement à utiliser les ordinateurs sur les lieux du travail seulement pour le travail, lire le document sur la confidentialité et signer comme quoi je l'ai lu, envoyer les infos des personnes à contacter en cas d'urgence, envoyer les infos bancaires pour la paye - ce qui veut dire ouvrir un compte de banque à whitehorse et je vous épargne les procédures pour ça)
- Remplir les conditions d'emploi, c'est-à-dire:
- Faire la demande au poste de police de Québec de la vérification des ATCD judiciaires (appelé "security clearance"); un document qui prend environ 3 semaines à faire parvenir
- Demander une copie de ton carnet de vaccination qui prouve que t'as été testé pour la tuberculose, parce que ton carnet de vaccination, tu l'as perdu (merci Sylvie....)
- Obtenir ma licence professionnelle, ce qui implique
- Fournir une copie certifiée de mon diplôme (i.e. aller sur le site web de l'Université, remplir le formulaire pour faire la demande, joindre le chèque, attendre, te rendre compte que tu as pas mis assez de timbres sur l'enveloppe donc ça s'est pas rendu, pour finalement aller sur place à l'Université et que le registraire puisse te le faire en 30 secondes....)
- Fournir une copie de mes assurances professionnelles
- Demander une lettre de "good standing" de mon association professionnelle au Québec (i.e appeler à l'association, faire le suivi pcq tu l'as pas reçue, etc...)
- Fournir les attestations d'heures travaillées en milieu clinique (i.e. attendre après les ressources humaines des 2-3 places que tu as travaillé avant pour qu'ils te fassent la lettre)
- Remplir le document d'inscription et joindre le chèque
- Fournir une copie de mon permis de conduire
- Fournir une copie de ma certification de RCR (par chance je l'avais suivie...! sinon ajouter cela à votre liste de démarches!!)
- Sous-louer votre appartement (mettre une annonce, faire les visites, remplir les papiers de demande de cession de bail, etc.)
- Faire les changements d'adresse partout, et les refaire une 2e fois parce que tu as inversé ton numéro de porte avec ton numéro d'appartement (shame on me... cette fois ainsi que celle de l'enveloppe qui manquait de timbre, vous pouvez me dire "bein là t'avais juste à être à ton affaire"; ok je prend la critique)
- Trouver un logement dans votre province d'accueil idéalement avant d'arriver (vive Kijiji)
- Décider ce que tu amènes là-bas, ce que tu vends, ce que tu laisses gratuitement, ce que tu jettes, ce que tu entreposes (avec une optique de moins jeter possible); et en cours de route te dire "maudit qu'on en accumule des cochonneries dans une vie"
- Ouvrir ton compte d'électricité au yukon, fermer celui au Québec (Hydro québec: impossible à faire en ligne quand c'est à l'extérieur du québec; donc appelle sur les heures d'ouverture)
- Fermer ton compte de téléphone et d'internet au québec, et en ouvrir un au Yukon
Je m'arrête là parce que c'est peut-être ennuyant finalement cette chronique; c'est peut-être plus une auto-thérapie que j'me fais en vrai.
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Pour ceux et celles à qui je m'adressais à la première phrase de cette chronique, j'espère ne pas vous avoir découragés, car comme je disais, tout ça fait partie de la game et ça en vaut vraiment la chandelle, mais je voulais quand même me vider le coeur car ça m'a étonné toutes les choses auxquelles il faut penser et comment le système ne met pas toujours en place les outils pour qu'on puisse se débrouiller facilement. Me considérant assez débrouillarde en général, j'ai trouvé cela fastidieux et énergivore, alors je n'ose même pas imaginer ce que c'est pour des personnes par exemple qui arrivent ici et qui ne parlent pas les langues officielles et qui doivent se débrouiller dans tout ce brouhaha administratif!! Ce doit être complètement harassant!
Pour ceux et celles à qui je ne m'adressais pas à la première phrase de cette chronique, je ne comprend pas pourquoi vous lisez encore présentement; avez-vous déjà consulté pour votre problème de masochisme? Ce n'est pas de mes affaires, mais je vous le suggère.
Peut-être me reprocherez-vous de jouer les victimes dans cette chronique, et peut-être avez-vous raison. Toutefois, je vous fais remarquer que jusqu'à maintenant mon blog rayonnait de positivisme et de joie de vivre, et comme DANS LA VIE CE N'EST PAS COMME ÇA QUE ÇA SE PASSE (j'aime bien faire des généralités en commençant par "dans la vie" et en continuant le tout avec quelque chose de tellement général que personne ne peut me contredire), alors j'ai voulu balancer ça avec un peu d'exaspération.
Ne m'en tenez pas rigueur s'il vous plaît...
Merci de votre douce compréhension.
S.
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