mercredi 17 avril 2013

Traverser le Canada en 3 étapes faciles


Traverser le Canada peut sommairement se diviser en 3 étapes faciles:
1-    L’Ontario
Avant de partir, tout le monde te dit que l’Ontario c’est long et c’est plate, que c’est des arbres, des lacs, des arbres, des lacs, des arbres… (je pense qu’après 3 répétitions votre cerveau a compris le principe…)
Toi, en fin fino que tu es, tu regardes sur Google Maps et tu te dis que c’est toujours bien juste 1 province sur la gang, et que ça doit se faire bien, que le monde est chiâleux en général et que toi tu te considères capable d’en prendre. Somme toute, tu ne les crois pas vraiment, ces gens qui affirment de telles choses.
Eh bien je vais vous dire une affaire : les gens, ils ont beau être chiâleux, ils ont malheureusement raison !!! L’Ontario, ça n’a l’air de rien sur la carte, mais c’est quand même un bon 2000 kilomètres de « viraillage » à contourner les Grands Lacs. Et sur ce 2000 kilomètres, il y a le Lac Supérieur d’une immensité sublime et qui offre tout de même – donnons à Catherine-Anne ce qui revient à Catherine-Anne (variante moderne de « donnons à Pierre ce qui revient à Pierre ») – de très beaux points de vue. Toutefois, on va se le dire, les fois où tu as un beau point de vue sur le Lac Supérieur représentent seulement une infime fraction de la totalité de la route à parcourir dans cette province. Le reste, ce sont des lacs, des arbres, des la… j’imagine que vous avez vous-même récité mentalement la suite de grâce à l’empreinte que j’ai laissée dans votre mémoire à moyen terme au premier paragraphe. Fort le cerveau humain non ?  
À la lumière de ces informations, je dois peut-être rectifier ici le titre de cette chronique, surtout parce que d’aucun pourrait accrocher sur le mot « faciles » et sur un ton de reproche me lancer (et attention ici il faut le dire avec un ton à la Jean-Thomas Jobin) :
« Tu dis que ce sont des étapes « faciles », mais à lire ton premier paragraphe, on ne dirait pas que c’est le cas! »
À ces gens, je répondrais : ouin pis ? 
2-    Les Prairies
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les Prairies ne sont pas longues et plates. Enfin, elles le sont au sens propre bien évidemment, mais avouez que c’est quand même exotique de pouvoir dire que la limite à ne pas voir plus loin n’a d’égal que la limite de votre capacité visuelle! Habituellement, si on ne voit pas plus loin lorsqu’on regarde un paysage donné, c’est parce qu’il y a des arbres qui te cachent, une colline qui monte, un flanc de falaise qui te bloque, peu importe… Mais dans les Prairies, tu n’as RIEN pour bloquer ta vision. Tout est accessible à ta rétine, mais c’est ta rétine qui dit « bon ça va faire à un moment donné… » et qui décroche.
Bon maintenant il faut dire que les Prairies avaient joué au poker avec l’Ontario juste avant qu’on parte. Au centre de la table, il y avait du soleil et un ciel bleu azur en jeu. L’Ontario avait quand même une paire d’as mais les Prairies avaient un triple de 4; l’Ontario est repartie avec ses nuages gris et sa pluie intermittente. L’appréciation qu’on a d’une ville ou d’une région en voyage est malheureusement souvent très influencée par les conditions climatiques; alors l’Ontario, je sais que t’as perdu au poker, et j’veux pas tourner le fer dans la plaie, mais t’as manqué ton unique chance de nous épater. À l’opposé, les Prairies, comme pour te rappeler ta douloureuse défaite, nous ont offert deux magnifiques lever de soleil dans un ciel clair. Meilleure chance la prochaine fois l’Ontario.
3-    Les Rocheuses
Je ne surprendrai personne en disant que les Rocheuses sont un des must au Canada. Quand nous sommes arrivés près de Banff, c’était plutôt brouillardeux (si ce mot n’existe pas, permettez-moi de l’inventer juste pour cette chronique…). Donc si la plupart des gens peuvent commencer à apercevoir les Rocheuses à partir de Calgary, ce ne fut pas notre cas. Elles se sont faites attendre jusqu’au dernier moment, les petites vlimeuses, mais quand on les a enfin vues, WOWWW!!! Quelle immensité grandiose et sublime !!! Leurs petits toits enneigés, leurs crêtes acérées, et la route qui serpente à travers elles, chaque tournant laissant place à d’autres découvertes ! En apercevant les Rocheuses, j’ai compris pourquoi l’image de la montagne était si souvent utilisée en méditation. Se sentir comme une montagne. Se sentir fort, se sentir indéplaçable, au-dessus de tout, stable, calme, en contrôle. La prochaine fois que je méditerai, je serai une Rocheuse.

Pour le reste, je n’ai pas envie de vous faire la chronologie des évènements de notre traversée du Canada, car je ne trouve pas que c’est une façon intéressante de présenter les choses, ou en tout cas si cette façon existe, je ne l’ai pas trouvée. Je pourrais vous dire que nous avons passé un séjour extraordinaire à Neepawa au Manitoba et que nous y avons été accueillis comme des rois chez la famille de mon amoureux, qu’on a dormi à tel endroit tel soir, et tel autre endroit tel autre soir, et vous raconter de délicieuses anecdotes du type « c’était don bien drôle la fois où on a mis du gaz à 1,09 et qu’on se demandait si c’était une erreur dans le prix !! Ha ha ha ce qu’on a ri cette fois là !» (je vous rassure tout de suite que cette anecdote est purement fictive…)
Mais plutôt que de vous faire subir cette torture, je vais plutôt continuer à trier le contenu de notre caméra et faire un montage vidéo qui résumera très bien en quelques minutes ce que nous avons vu et vécu (remarquez que je n’ai pas employé l’expression « mais comme une image vaut mille mots » pour débuter cette phrase, car j’essaie d’éviter les phrases clichées au plus haut point ; et si je fais une parenthèse pour vous souligner ceci, c’est qu’en quelque sorte je m’attend à recevoir une certaine reconnaissance de votre part du fait que je me préoccupe de ne pas torturer votre cerveau avec ces expressions clichées. Merci de votre reconnaissance.) Donc lorsque le montage vidéo sera fin prêt, il me fera plaisir de vous le partager sur ce blog.
Pour terminer, j’ai le goût de revenir sur ma définition de la traversée du Canada, car je m’aperçois que je n’ai pas inclus notre montée vers le Nord dans mes 3 étapes faciles. Peut-être qu’intrinsèquement, ma définition de la traversée du Canada correspond à une traversée d’Est en Ouest, et donc j’ai exclu automatiquement la partie de Grande Cache (nord de l’Alberta) vers Whitehorse. Ça devait être ça mon raisonnement oui. Ou alors, hypothèse 2, j’ai envie de terminer cette chronique maintenant, car j’ai peur que vous vous découragiez si j’ajoute encore du texte. Ou alors, hypothèse 3, je trouve que le Nord, ça entre dans une catégorie totalement à part, donc je ferai une chronique spécialement pour ça, incluant notre arrivée à Whitehorse. Je pense que c’est plutôt cette dernière hypothèse qui est la bonne. Quoi que ça pourrait aussi être plusieurs hypothèses qui sont bonnes en même temps, ou aucune d’entre elles. Vous savez comme ces questions qu’on aimait tant à l’école :
A)   1 et 3 sont exacts
B)   2 et 3 sont exacts
C)   1, 2 et 3 sont exacts
D)   Seulement 3 est exact
E)    Aucun de ces énoncés n’est exact
Je termine cette chronique sur cette note pertinente et vous remercie de vous être rendu(e) jusqu’à la fin! À venir dans la prochaine chronique : Alaska Highway et arrivée au Yukon !
@+ 
S.
P.S : Merci à tous ceux qui ont écrit des commentaires suite à ma première chronique. Je vous lis tous avec grand intérêt !!



8 commentaires:

  1. :)
    j'aime ta description du voyage... Mon frère et moi on avait surnommé l'ontario : l'interminable !
    et pour tes choix de réponses... je trouve que tu ne t'es pas trop trop forcé, à mon souvenir, ça allait jusqu'à ''j'' ! lol !
    bisous de Québec

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    1. C'est vrai, j'aurais dû prendre exemple sur notre ami AYB et ses choix de réponses d'une demie-page!!

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  2. Tout a fait en accord avec tes 3 etapes!! Sab

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  3. Chère Sophie,
    C'est formidable de voir que tu as la détermination d'aller au bout de tes rêves. Elles sont rares les personnes comme toi qui osent quitter le confort pour plonger dans l'inconnu. Je ne peux que t'en féliciter ! Et tes chroniques... si intéressantes et originales dans ta façon de raconter et de nous intéresser jusqu'au bout. Je n'ose pas imaginer les sentiments mitigés que doivent avoir eu tes parents et tes frères de te voir partir ainsi si loin... Heureusement, ils te savent heureuse et ils pourront compter sur Internet et Skype pour garder le contact. Je te souhaite une bonne poursuite. Je te suivrai avec grand intérêt. Prends soin de toi. Bisous.
    Doris xxx

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    1. Merci Doris pour ton mot! Oui effectivement ma famille était triste de me voir partir, mais ils sont aussi contents que nous réalisions ce projet et nous ont soutenu depuis le début, ce qui fut très apprécié! Comme tu dis, avec Skype maintenant, ça aide à contrôle l'ennui et on peut même imaginer souper ensemble avec une coupe de vin et nos écrans respectifs sur la table hahaha! Il faut simplement s'ouvrir à vivre les relations familiales d'une autre façon, et je crois que ça ne peut que nous rapprocher au final.
      Merci de ton intérêt pour mes chroniques, je suis contente que tu apprécies!
      xx
      Sophie

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  4. Très intéressant Sophie! Je me trouvais chiâleuse également pour l'Ontario, et il est vrai que notre meilleur moment fut la vue du Lac Supérieur, moment si court...Très hâte de voir le vidéo. Avec Skype c'était très bien ce soir, on a visité votre appart. et on a pu discuter tous ensemble pendant 45 minutes. Alors Doris c'est vrai qu'ils sont loin... mais avec cette merveilleuse technologie on peut être tout près! Bon texte Sophie et on le lit avec plaisir jusqu'à la fin!

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  5. Annie et François,
    Heureuse de voir que vous pouvez partager le beau rêve de Sophie via Skype. J'ai une nièce qui est en Suisse et ma soeur vit à peu près là même chose depuis deux ans... c'est difficile par moments. Un coeur de mère, ça a besoin de plus que Skype parfois...
    Je pense à vous à chaque fois que je passe à La Tuque pour aller visiter ma famille au Lac St-Jean. Souvent, j'arrête manger ou prendre un café quelque part et je surveille si je ne vous verrais pas, ou vos deux fils que je ne reconnaîtais sans doute plus...
    Salutations xxx Doris.

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